L’ÉGYPTE: UNE HISTOIRE D’AMITIÉ

Il y a des rencontres qui changent une vie. Elle, c’était sur les bancs de la fac. Dès le début, quelque chose nous liait : nos doubles cultures, cette richesse intérieure qui nous permettait d’échanger sur mille sujets, sans jamais nous lasser. Nous ne nous sommes plus quittées, portées par les mêmes valeurs : la spontanéité, le naturel, l’amour du beau et le goût des expériences.

Paris était notre terrain de jeu. Expositions, restaurants raffinés ou cachés, déambulations dans les quartiers historiques… Nous étions avides de découvertes, testant sans cesse, affinant notre regard et nos goûts au fil du temps. C’est elle qui, un jour, m’a emmenée au Fayoum.

Ce fut d’abord un coup de coeur puis une révélation quelques années plus tard. Grâce à elle, à sa sensibilité aux questions sociales – elle qui œuvre dans le monde des ONG –, j’ai découvert non seulement l’histoire et les enjeux de cette région, mais aussi la beauté singulière de son artisanat. Ce premier voyage fut marquant, éveillant en moi une fascination profonde pour son marché de poterie et les savoir-faire ancestraux qu’il abrite.

Des années plus tard, lorsque l’idée du projet « Le Fayoum chez tëta » est née, elle était encore là. Nous sommes retournées sur nos pas, non seulement pour revivre ces moments fondateurs, mais aussi pour donner vie à une initiative qui nous ressemble. Porter cet artisanat d’art au-devant de la scène, en préserver l’authenticité et le respect, c’était une évidence et un engagement.

Ce projet, c’est un hommage à l’amitié, aux valeurs qui nous animent et à cette beauté simple et précieuse qui mérite d’être célébrée. 

L’ÉCOLE DE POTERIE DU FAYOUM : TRADITION ET INNOVATION

Le Fayoum, cette oasis enchanteresse au bord du lac Qaroun, est l’une des plus anciennes régions agricole d’Egypte. Ce qui distingue particulièrement ce village, depuis quelques dizaines d’années, c’est l’héritage laissé par Evelyn Porret, une céramiste suisse passionnée, qui a fondé une école de poterie devenue emblématique.

Om Angelo (Evelyn Porret – 1939/2021) : Une vision artistique et humaine

En 1963 Evelyne Porret, jeune céramiste suisse formée aux Arts Décoratifs de Genève, suit son père pasteur en Egypte. Elle collabore alors étroitement avec l’architecte égyptien Ramsès Wissa Wassef, dans le cadre d’un atelier de tapisserie situé près des pyramides, impliquant les enfants du village. Inspirée par cette démarche qu’elle admire profondément, convaincue que chaque enfant porte en lui un potentiel artistique, elle perçoit la céramique comme une opportunité supplémentaire ouvrant de nouvelles perspectives d’avenir pour ces jeunes, tout en enrichissant leur quotidien d’enfants issus d’un milieu rural.

Un enseignement au service de l’artisanat

Avant les années 1980, la poterie n’était pas une activité développée dans le village de Tounès, dans l’oasis de Fayoum. Séduite par les paysages et les traditions locales, Evelyne Porret s’y installe avec son compagnon et fonde en 1989 un atelier de poterie. Ce lieu, dédié à la transmission des savoir-faire, devient rapidement une école où adultes et enfants apprennent la poterie tout en s’enrichissant de valeurs humaines et culturelles.

Dans cette école, les apprentis découvrent comment travailler l’argile locale, maîtriser les formes et jouer avec des couleurs naturelles. Evelyn a su mêler des méthodes modernes aux techniques traditionnelles, offrant à ses élèves une éducation complète qui valorise à la fois la créativité et la préservation du patrimoine.

Une source de renaissance pour le village

Grâce à cette initiative, le village est devenu un centre artisanal reconnu, offrant à la communauté des moyens de subsistance durables. Evelyne Porret a ainsi transformé le Fayoum en une destination culturelle incontournable, tandis que ses élèves perpétuent son héritage en ouvrant leurs ateliers et en formant les générations futures.

L’ART.ISANAT COMME MODE DE VIE

Ici, le temps semble s’être arrêté, permettant aux artisans de cultiver l’art du « slow living ». Les potiers travaillent dans un rythme apaisé, en parfaite harmonie avec leur environnement. Cet engagement dans le « temps long » confère à chaque objet un caractère unique, célébrant à la fois la fonction utilitaire et l’esthétique.

Une palette inspirée par la nature

Les teintes des poteries du Fayoum sont souvent issues de pigments naturels, allant du bleu profond qui évoque le ciel clair au vert olive des palmeraies avoisinantes. Ces couleurs traduisent l’essence de cette région magique et s’intègrent avec grâce dans nos intérieurs contemporains.

Les poteries de Tunis chez tëta

Chez tëta, nous avons l’honneur de collaborer avec des artisans formés dans cette école. La sélection exclusive de pièces issues de ce village emblématique s’inscrit dans le respect des lieux et de l’histoire afin de rester un gardien de cet héritage unique. Chaque objet raconte une histoire, celle d’un lien profond entre l’homme et son environnement.

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